Le paradoxe de l’investissement mondial

À première vue, les chiffres semblent sans appel.

• 925 000 dollars : le package annuel moyen pour attirer un ingénieur chez OpenAI.
• 40 000 dollars : le prix d’un processeur Nvidia H100, carburant essentiel de l’IA moderne.

Pendant que des milliards sont investis dans le silicium, un autre chiffre interpelle :
le budget 2025 de l’État, actant la suppression de 4 000 postes d’enseignants.

Un paradoxe se dessine.
Nous investissons massivement dans l’intelligence artificielle… tout en désinvestissant dans notre intelligence collective humaine.

Le monde de demain sera-t-il 100 % robotique ?

Face à cette accélération, la tentation est grande — surtout pour les dirigeants de PME — de faire un calcul rationnel.

La machine, sur le papier travaille 24h/24, ne tombe pas malade, ne demande pas de compétence spécifique en terme de gestion, … et pourtant.

Comme le rappelle Yann LeCun (voir la vidéo de sa formation à l’école des Ponts & Chaussées), directeur de l’IA chez Meta, croire que l’IA va tout faire est une illusion.
L’IA actuelle simule le raisonnement, mais elle ne comprend pas réellement le monde.

Elle n’a ni intuition, ni conscience du contexte humain, ni capacité à naviguer dans la complexité sociale, émotionnelle ou culturelle.

👉 La machine accélère.

👉 L’humain guide et décide.

Et dans un monde instable, ce sont les organisations capables de décider, d’apprendre et de s’adapter qui dureront.

Pendant longtemps, être une grande agence reposait sur une logique simple :
avoir les meilleurs experts et réussir à les faire collaborer.

C’était une bataille de « stocks de compétences ».

Ce monde n’existe plus.
Aujourd’hui, une expertise figée devient obsolète en quelques mois.

La valeur d’une organisation ne réside plus dans ce qu’elle sait faire à l’instant T,
mais dans sa capacité à absorber la nouveauté et à la transformer en valeur.

Chez Zetruc, nous avons tiré une conclusion claire :
désormais, nous sommes tous étudiants — dirigeants compris.

Transformer Zetruc en : Agence-école

Face à cette réalité, nous avons fait un choix structurant :
transformer Zetruc en agence-école.

Pas par effet de mode.
Mais par nécessité stratégique.

1. Le rituel sacré du lundi matin

Chez Zetruc, la semaine commence par l’apprentissage.
Chaque lundi matin, toute l’équipe se forme : nouvelle IA, nouvelle méthode, nouvelle pratique.

C’est notre R&D hebdomadaire obligatoire.

👉 Chez nous, personne ne reste bloqué sur ses acquis.
Ici, on a le droit de ne pas savoir.
Mais on n’a pas le droit de ne pas apprendre.

2. Apprendre en transmettant

Nous demandons régulièrement à chaque collaborateur de devenir formateur à son tour.

Parce que la meilleure façon d’apprendre est d’enseigner.
Structurer sa pensée pour la partager transforme une intuition en véritable maîtrise.

Quand chacun apprend et transmet. Ainsi, le collectif devient plus fort que la somme des individus.

Vers l’Intelligence Humaine Augmentée (IHA)

Alors, faut-il encore investir dans l’Intelligence Humaine ?

Oui. Plus que jamais.

Et même aller plus loin vers l’Intelligence Humaine Augmentée (IHA).

L’IHA, ce n’est pas l’humain contre la machine, c’est l’humain augmenté par la machine, mais guidé par :

• la compréhension du réel,
• le sens,
• l’éthique,
• et la capacité de guider et de décider.

Je souhaite ici saluer la mémoire de Cyril Grandpierre, capitaine d’industrie et patron humaniste,
qui m’a transmis l’importance de la roue de Deming revisitée.

Appliquée au capital humain — Planifier, Faire, Vérifier, Agir —

elle nous a appris une chose essentielle :
👉 la qualité durable commence par l’apprentissage continu.

Soyons honnêtes : ce n’est pas la voie la plus facile.
Apprendre demande du temps, de l’effort, de la discipline.

C’est comme le sport : au début, cela fait mal.
Puis on apprend à aimer l’entraînement…
et surtout les résultats qu’il produit.

Et vous ?